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Charlotte Perriand

(1903 – 1999)

Figure majeure de lÊŒarchitecture intĂ©rieure au XXĂš siĂšcle, Charlotte Perriand est une pionniĂšre qui a menĂ© durant soixante-dix ans de crĂ©ation une rĂ©flexion politique et Ă©thique dĂ©bouchant sur un habitat adaptĂ© Ă  l’homme moderne. GrĂące Ă  son Bar sous le toit exposĂ© avec succĂšs au Salon dÊŒautomne en 1927 alors quÊŒelle nÊŒest quÊŒune jeune diplĂŽmĂ©e de 24 ans fraĂźchement sortie de lÊŒUnion centrale des arts dĂ©coratifs, elle entre de plain-pied dans le club fermĂ© de lÊŒavant-garde française.

Elle intĂšgre lÊŒĂ©quipe de Le Corbusier et Pierre Jeanneret qui lui confient lÊŒamĂ©nagement intĂ©rieur des villas construites par lÊŒagence. Elle participe activement en 1929 Ă  la fondation de lÊŒUnion des artistes modernes (UAM) prĂ©sidĂ©e par Robert Mallet-Stevens.

Durant les dix annĂ©es de sa collaboration avec Le Corbusier, elle poursuit ses recherches sur un habitat et un mobilier pour le plus grand nombre. Elle sÊŒintĂ©resse aux nouveaux matĂ©riaux tels que lÊŒacier et le verre et aux nouvelles fonctionnalitĂ©s quÊŒoffre le progrĂšs pour amĂ©liorer le bien-ĂȘtre dans le logis. Elle partage avec Fernand LĂ©ger la rĂ©alisation du Pavillon de lÊŒagriculture Ă  lÊŒExposition internationale de 1937, une tribune qui lui permet de dĂ©velopper la technique du photomontage pour la communication de ses idĂ©es politiques. En 1940, elle est officiellement nommĂ©e par le gouvernement japonais ConseillĂšre dans lÊŒart industriel et part sÊŒinstaller lĂ -bas. Elle se retrouve enthousiasmĂ©e par les principes modulaires de lÊŒarchitecture locale si proches de ses propres conceptions.

De retour en France aprĂšs la guerre, elle concrĂ©tise dĂšs 1952 ses idĂ©es en matiĂšre de mobilier au sein des Ateliers Jean ProuvĂ©, oĂč elle est chargĂ©e de lÊŒamĂ©lioration esthĂ©tique du mobilier. Enfin le vaste chantier des Arcs en Savoie, oĂč elle est responsable de la conception et de lÊŒamĂ©nagement intĂ©rieur des appartements, est pour elle lÊŒoccasion dÊŒappliquer ses idĂ©es en matiĂšre de fabrication en sĂ©rie. Elle dĂ©cĂšde en 1999.

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Mobiliers

Ca. 1958
Ca. 1985
Ca. 1949
Ca. 1948
Ca. 1960
Ca. 1960
Ca. 1949

Lit

Ca. 1956
Ca. 1958-1961
Ca. 1958
Ca. 1947
Ca. 1930
Ca. 1950
Ca. 1960
Ca. 1956
Ca. 1949
Ca. 1956
Ca. 1965
Ca. 1958
Ca. 1958
Ca. 1947

Lit

Ca. 1950
Ca. 1947
Ca. 1950
Ca. 1960

Living with Charlotte Perriand

Cette fascination de François Laffanour pour le travail de Charlotte Perriand, cette ambition de le partager et de le dĂ©fendre auprĂšs des plus grands collectionneurs a dĂ©butĂ© au MarchĂ© aux puces de Saint-Ouen en 1979 avant qu’il ouvre la galerie du 18 rue de Seine, en 1982. Il n’est pas Ă©tonnant de constater dans cet ouvrage que les collectionneurs d’Art contemporain sont Ă©galement les premiers collectionneurs du mobilier de Charlotte Perriand. Ces derniers apprĂ©cient les formes minimales, la subtilitĂ© et la puissance avec lesquelles Charlotte Perriand a su travailler tout au long de sa vie les diffĂ©rents bois qui se retrouvent transformĂ©s en de vĂ©ritables sculptures, comme ces bureaux ‘en forme’, rĂ©alisĂ©s en pin au sortir de la guerre.

En s’intĂ©ressant dĂšs le dĂ©but Ă  faire redĂ©couvrir les grands crĂ©ateurs des annĂ©es 1950, Ă  commencer par Charlotte Perriand et Jean ProuvĂ©, François Laffanour a Ă©tĂ© portĂ© par une intuition et une conviction : il lui fallait les dĂ©fendre, les prĂ©senter et les mettre en scĂšne magistralement et subtilement dans les foires et salons du monde entier afin de convaincre d’abord les collectionneurs les plus exigeants. Ce livre est la preuve que la premiĂšre vertu d’un grand marchand est de transmettre et de valoriser le talent des grands crĂ©ateurs. On ne peut que se fĂ©liciter de voir la variĂ©tĂ© et l’excellence du travail de Charlotte Perriand dans de si beaux environnements.

C’est Ă  travers ce regard sur les diffĂ©rents meubles de Perriand que François Laffanour a su subtilement les prĂ©senter, Ă  la galerie pour ses expositions, lors de foires internationales pour des prĂ©sentations Ă©phĂ©mĂšres et qui a Ă©tĂ© repris par ses collectionneurs tout au long de ces annĂ©es.

Maßtres de la Modernité

MalgrĂ© la volontĂ© de l’exposition de 1925 Ă  Paris, de dĂ©fendre les arts dĂ©coratifs et industriels modernes, la SociĂ©tĂ© des artistes dĂ©corateurs s’enlise dans la tradition, la Compagnie des Arts Français s’entiche du style Louis-Philippe, Jacques-Emile Ruhlmann rĂ©habilite l’idĂ©e du luxe, il crĂ©e pour l’élite. L’opulence et la polychromie sont Ă  l’ordre du jour. La sociĂ©tĂ© du Salon d’automne invite les membres du Werkbund allemand en 1910. La modernitĂ© gronde depuis l’établissement de cette association en 1907 « pour anoblir le travail industriel dans la coopĂ©ration de l’art, de l’industrie et de l’artisanat », prolongĂ© par la crĂ©ation de l’école du Bauhaus en 1919. Le Corbusier et Ozenfant thĂ©orisent la question de la vie moderne en France en 1920, lorsqu’ils publient la revue l’Esprit Nouveau, revue rationaliste française de l’Art Constructif International.

Au Salon d’automne de 1927, Ă  la fois contemporaine et moderne, Charlotte Perriand prĂ©sente le « Bar sous le toit », un ensemble influencĂ© par les temps modernes, en acier chromĂ© et aluminium anodisĂ©. La mĂȘme annĂ©e, intĂ©grĂ©e dans l’agence de Le Corbusier, elle reprend le programme thĂ©orique « des casiers, des chaises des tables, l’équipement de l’habitation » et expose en 1929 du mobilier Ă©ditĂ© par Thonet, chaque piĂšce porte le sigle Thonet-Le Corbusier-Pierre Jeanneret-Charlotte Perriand. « Établir des standards, consiste Ă  s’occuper exclusivement de perfection » lui explique Le Corbusier. Elle apprĂ©cie Pierre Jeanneret, architecte et cousin de Le Corbusier qui l’assiste depuis 1922.

Lors du Salon des Artistes dĂ©corateurs de 1928, Charlotte Perriand, RenĂ© Herbst et Djo-Bourgeois se regroupent pour faire bloc contre la production des « dĂ©corateurs ». C’est en 1929, que se produit la rupture. Jeunes et fougueux, ils prĂŽnent l’emploi du mĂ©tal et d’autres matiĂšres modernes et crĂ©ent l’Union des artistes Modernes (UAM), union catalysant leurs idĂ©es rĂ©volutionnaires. La premiĂšre exposition du groupe, se tient autour du thĂšme « l’Art moderne, cadre de la vie contemporaine ». Ils se posent en faveur de l’art moderne qui est, pensent-ils « un art vĂ©ritablement social
 un art pur, accessible Ă  tous, et non une imitation faite pour la vanitĂ© de quelques-uns. » Le premier manifeste est publiĂ© tardivement en 1934, la rĂ©daction en est confiĂ©e Ă  Louis ChĂ©ronnet, rĂ©dacteur en chef de la revue Art et dĂ©coration, l’art moderne est une rĂ©ponse « à leur volontĂ© de doter l’homme du XXĂšme siĂšcle d’un cadre raisonnable, c’est-Ă -dire capable de donner satisfaction Ă  toutes les exigences matĂ©rielles et intellectuelles imposĂ©es par la conjoncture. » C’est dans les rangs de l’UAM que s’épanouit le talent militant de Charlotte Perriand, de Jean ProuvĂ© et de Pierre Jeanneret qui y adhĂšre en 1930.

La libertĂ©, l’audace, l’indĂ©pendance et la solidaritĂ© caractĂ©risent le trio. Charlotte Perriand quitte l’atelier de Le Corbusier en 1937 et met au point avant de partir en mission de conseil en art industriel au Japon en 1940, un programme de mobilier avec Jean ProuvĂ© et Pierre Jeanneret et le BCC (Bureau central de construction) crĂ©Ă© en 1939 par Georges Blanchon. A son retour elle est chargĂ©e de l’équipement des premiers hĂŽtels de Meribel-les-Alues, 1946-1949. En osmose avec l’esprit de la vallĂ©e, elle utilise des madriers de sapin pour le mobilier et l’amĂ©nagement intĂ©rieur. AprĂšs la guerre, elle rĂ©alise l’équipement de la cellule-type de l’UnitĂ© d’habitation de Le Corbusier Ă  Marseille, prĂ©sentĂ©e au salon des arts mĂ©nagers, 1950. Son expĂ©rience et son goĂ»t pour la montagne se manifeste de façon exemplaire dans l’opĂ©ration des Arcs dĂ©marrĂ©e en 1967, elle y consacre 20 ans de sa vie en prĂŽnant « Les loisirs pour tous ».

VĂ©ritable entrepreneur Jean ProuvĂ© dĂ©ploie son art avec volontarisme, homme d’action plus que de discours, il affirme « ĂȘtre de son temps, sans compromis. » Il expose ses premiers meubles en 1930. Sa rencontre avec les architectes Baudoin et Lods en 1933, l’incite Ă  penser une nouvelle façon de faire de l’architecture avec une mise en Ɠuvre structurelle innovante. En 1939, il dĂ©pose un brevet pour une construction Ă  ossature dĂ©montable, pour les unitĂ©s de combat, sa premiĂšre construction Ă  portique. Une rĂ©flexion sur les Ă©quipements de loisirs, lie pour la premiĂšre fois, Pierre Jeanneret et Jean ProuvĂ© en 1938. Une collaboration durable s’instaure entre ces deux esprits pragmatiques, grĂące Ă  la commande de constructions dĂ©montables, prĂ©fabriquĂ©es et Ă©quipĂ©es pour la construction en zone libre de l’usine de la SociĂ©tĂ© Centrale des Alliages LĂ©gers (SCAL) Ă  Issoire (1939-41). Pierre Jeanneret quitte la France en 1951 pour Chandigarh (Inde), afin de suivre le chantier de la ville administrative et d’en dessiner le mobilier. En 1953, Jean ProuvĂ© complĂšte la rĂ©alisation de tables en forme libre, avec Charlotte Perriand, ainsi que des sĂ©ries de bibliothĂšques, dont le modĂšle « Tunisie ». En 1962, Charlotte Perriand part au BrĂ©sil oĂč elle compose avec des bois indigĂšnes. De rares commandes spĂ©ciales jalonnent son parcours, en 1966 elle Ă©quipe la rĂ©sidence de l’ambassadeur du Japon Ă  Paris.

Un sillon exemplaire signé Charlotte Perriand, Jean Prouvé et Pierre Jeanneret, une lecture moderne, abstraite et créative à la fois.

Demande de renseignements : Bahut ‘Bloc’

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